Les masques revenants (épisode 1)
Dans une ruelle étroite de Montréal menant au vieux port, se trouve un petit jardin hanté. Dans ce lieu anodin, se produit toutes les nuits un phénomène paranormal effrayant. Chaque soir, quand les humains sont endormis et que le silence reprend droit de cité, des centaines des masques s’y retrouvent et prennent la relève.
On y retrouve des ombres dansant aux visages sombres, sous le rythme des musiques étranges. Depuis quelques mois, plusieurs noctambules, notamment les sans abris avaient rapporté les faits, mais personne n’y avait cru. Les gens pensaient qu’il s’agissait des hallucinations après deux piqures de seringues. Il faut être sot pour accorder du crédit à des gens aussi fauchés.
Et pourtant, ce qui était une boutade, puis une légende urbaine au départ s’est imposée comme une effrayante vérité, faisant blêmir certains et excitant d’autres. La police de la ville a confirmé qu’un phénomène étrange se déroule en ce lieu. Voilà désormais le premier sujet à la une des journaux provinciaux, fédéraux, internationaux; sur les réseaux sociaux, les influenceurs s’en sont accaparé et l’histoire des masques revenants de Montréal est devenue un sujet planétaire.
Pour les habitants, des sombres esprits qui hantent leur célèbre métropole auraient succombé au charme des humains. Ils veulent faire irruption dans des âmes vivantes des mortels.
« Mais qu’est-ce qui a provoqué un tel phénomène? », plusieurs personnes s’interrogent. Cependant, pour d'autres plus sceptiques, porter un masque d’un sorcier déchu, provoque la manifestation d’un pouvoir sinistre. Il est tissé des ténébreux filaments mélangés à d'anciennes lianes de malédictions, et quiconque ose le revêtir est condamné à être possédé par son les obscurités. On pensait donc avoir affaire à des humains jouant aux esprits enchantés.
Les enquêtes préliminaires de la police ont révélé que les collections des artéfacts africains, nord-américains et européens dans les musées ont provoqué une fusion d’énergie entre les masques.
Les premiers récits murmuraient que les masques étaient des humains déguisés. Mais le phénomène va au-delà des caprices des mortels. Même les plus aventureux se ravivent une fois sur place. En fait, quelque chose d’étrange se passe à l’approche du lieu culminant où se déroule la danse du masque revenant. Il s’y dégagerait une énergie effrayante qui fait vibrer tout être vivant se trouvant dans un diamètre de 100 mètres.
Il se dit que le premier masque était apparu pour la première fois lors d'une nuit de pleine lune noire, lorsque le sorcier, assoiffé de pouvoir, l'a créé dans les flammes de rituels interdits. Mais son arrogance a été sa chute, car le masque a absorbé son essence corrompue, le transformant en une ombre errante condamnée à errer pour l'éternité.
Il est aussi dit que depuis lors, le masque revenant cherche un nouvel hôte, attirant ceux dont les cœurs sont teintés par l'avidité, la jalousie ou le désir de domination. Il apparaît dans les moments de faiblesse, offrant des promesses de grandeur et de pouvoir, mais ceux qui succombent à leur tentation découvrent rapidement le véritable prix à payer.
Certains racontent avoir vu l’un des masques flotter dans les ténèbres, ses yeux vides brillant d'une lueur malsaine, tandis que d'autres l'ont ressenti comme une présence glaciale, sourde et oppressante.
Pourtant, malgré les avertissements des anciens et les légendes qui l'entourent, il reste des âmes téméraires qui cherchent à s'approprier ces masques, croyant pouvoir dompter leur puissance. Mais chaque tentative se solde par la même conclusion tragique : les masques reviennent toujours, cherchant un nouvel hôte pour continuer leur cycle. Ils ont laissé un message disant que leur monde est saturé et qu’ils devraient désormais peupler la Terre des mortels. La bataille de la terre s’annonce épique entre masques et humains.
Par Banesé